28 Octobre 2007
Le dermier jour de la fete du Christo Negro est impressionant. Les pelerins arrivent par centaines. Les derniers kilometres sont realises sur les genous ou sur le dos. Certains sont couverts de cire chaude, ben oui sinon ca fait pas assez mal... Mais la ceremonie culmine lorsque le Christ sort de l'eglise la nuit venue. Une quanrantaines de porteurs franchit la porte de l'edifice et tous s'accordent au son de la musique qui accompagne la procession. Cuivres et tambours font rentrer tous les participants de la procession dans une sorte de transe generale. Chacun se balance de gauche a droite au rythme des airs qui s'enchainent. A chaque pause, un silence incroyable enveloppe le village ou pas moins de 30000 personnes se sont deplacees de tout le Panama. Les sons de salsa, reggaeton, cumbia ou congo s'eteignent a petit feu, les discussions se font a messe basse, plus personne ne boit un verre d'alcool ou ne fume de cigarette. La musique reprend et pendant deux heures le cortege va faire le tour du village en suivant ce meme rituel jusqu'au retour de l'icone dans son antre originelle. La ceremonie prend fin lorsque les feux d'artifice illuminent les alentours de la place, et la vie reprend alors son cours normal. Les gens peuvent rentrer chez eux, certains continueront de festoyer jusqu'au bout de la nuit...
Le lendemain c'est le depart pour Carthagene de Las Indias en Colombie. Le capitaine est Mike, un Australien ex-skipper de voiliers prives qui navigue aujourd'hui sur toutes les mers du monde sur son propre voilier : Wind Seeker. Un de ses amis va faire le trajet avec lui. C'est Carlos, Portugais originaire des Acores. Son bateau a des problemes de moteur. Il va donc le laisser a Portobello et aider Mike a Cuisiner et reparer les eventuelles avaries. Cela lui fera un peu de monnaie pour payer les reparations. Carlos est un personnage. Il ne parle que de lui et de ses aventures. En plus de ca il ne sait pas parler aux gens correctement et peut vous insulter d'un moment a l'autre pour une connerie. Mais il a un coeur en or, cuisine comme un dieu, est un mecanicien hors pair et il m'a prete son fusil ce qui m'a permis d'attraper mon premier merou digne de ce nom. C'est pourquoi je l'aime bien ;-)... 3 autres voyageurs forment le reste de l'equipage : Peter un anglais d'une soixantaine d'annees qui voyage autour du globe depuis 30 ans. Le probleme avec Peter, c'est qu'il est blase de tout et qu'il ne fait rien sur le bateau, a se demander pourquoi il voyage... Nigel, un autre Anglais, a lui pris une annee de disponibilite. 6 mois en Amerique du Sud et 6 mois en Asie avec sa copine. Il est super cool il me fait penser a Mr Bean. Le dernier c'est Justin, un Gringo d'Oklahoma qui n'est pas encore tout a fait conscient des degats que fait Bush dans le monde, mais qui va apprendre au fur et a mesure de son voyage je pense... Il parcourt le continent a velo, faut aimer la pedale...
Le premier jour est comme ci comme ca car le roulis du voilier demande un temps d'adaptation et la nuit sera un peu difficile. Le lever du jour vaut la peine. Sable blanc, eaux turquoises et cocotiers, bienvenues a Porvenir, la capitale des iles San Blas. Une mini piste d'atterissage, trois maisons et deux hotels sur une ile de 500 m de long, le decor est plante. Nous remplissons les formalites d'immigration et reprenons notre route jusqu'aux iles de Chichime, meme decor, quelques voiliers. Nous sommes arrives depuis a peine cinq minutes et n'avons pas encore pose l'ancre que viennent a notre rencontre trois pirogues de Kunas qui cherchent a nous vendre des Molas, artisanat tisse traditionnel, ou des produits de la mer. Il n'y a pas de petits profits... Les iles sur la route des voiliers se debrouillent avec ce type de commerce. Les autres, plus eloignees vivent du troc et de la culture des noix de coco achetees a prix d'or par des grossistes colombiens.
Les nuits sont etoilees, seul le bruit des vagues nous berce des que Carlos s'arrete de parler... Le jour suivant,accompagnes par des dauphins, nous nous dirigeons vers les iles Hollandes ou Carlos connait bien le chef du village. Des notre arrivee il vient a notre rencontre. Les hommes du village sont partis pecher et il va faire de meme car il n'y a rien pour ce soir. Mike lui offre une lampe a eclairage solaire il est tout content la precedente avait un faux contact. Quand a nous nous allons egalement partir pecher. Le recil est magnifique, le plus beau que j'ai vu jusqu'ici dans les Caraibes. barracudas, tortues ou raies leopards immenses se balladent tout autour de nous. Le tombant est vierge et la pression de peche est tres faible car les poissons sont relativement peu craintifs et de belles taille. Je tombe sur un Merou qui faisait sa sieste dans les herbes a 10m je suis fier de moi et on va pouvoir de faire une bone bouffe!!! Nous passons la nuit sur l'ile derserte avec Carlos dans nos hamacs, il m'explique tout sur l'utilisation des cocos et comme il connait bien le chef, nous pourront en emporter queques unes et les deguster sur place...
Le vent s'intensifie le lendemain et nous partirons finalement l'apres midi pour profiter de cette brise bienvenue. La navigation va durer un jour et demi jusqu'a Carthagene, le rythme est lent, le corps s'habitue progressivement a vivre avec cet espace reduit, ce roulis et ces odeurs marines... Un heron tout blanc passera meme la nuit avec nous, les marins ont des amis que l'on imaginait pas...
La ville de Carthagene est entouree de quartiers de gratte ciels et c'est une petite deception de voir tout ce beton apres notres sejour sur des iles quasi desertes!!! Le temps de faire les papiers je fais un petit tour de la ville avec Carlos qui en connait les moindres recoins. L'ambiance est completement differente des autres pays, la rue est hyper animee, la musique resonne les klaxons aussi. Les gens degagent un entrain et une bonne humeur aui me rappellent au bon souvenir de Cuba le point commun n'est-il pas que ce sont deux peuples qui souffrent pour diverses raisons? Plus on a de choses et plus on fait la gueule et on se replie sur soi-meme, c'est etrange... En tous cas les gens sont d'une gentillesse extreme avec moi. On peut aussi tomber sur des profiteurs mais ca se sent assez vite. La guerre et la drogue sont bien presentes dans le pays. Aujourd`hui la guerilla a fait peter 15 bombes dans different endroits du pays en visant des administration ou des postes de police, c'est un jour d'elections.... Et comme ce sont les elections la vente et la consommation d'alcool sont interdites depuis hier jusqu'a demain!! Au dela des cliches, la colombie se presente a moi comme un pays a multiples facettes que j'ai hate de decouvrir sans prendre de risques inconsideres bien evidemment!!
De la ville coloniale la plus celebre de Colombie, je vous envoie une bonne louchee de bonne humeur ainsi que quelques photos des derniers evenements... Nos vemos pronto!!